Mon premier solo trip à Florence

Elodie

Depuis toujours je m’étais promise de ne jamais devenir celle qui prend ses vacances au mois d’Août. Le cliché Français. Et j’ai toujours eu peur de devenir un cliché. Suivre le moule. Faire ce que la société nous demande. Tout ça. Et puis après 10 ans au UK, je suis rentrée vivre dans le sud de la France, en quête d’une “slow life“. Je n’ai pas pris de congés en Août. Et je l’ai amèrement regretté le mois de Septembre suivant, quand tout le monde rentre frais et reposé. Alors pour mon deuxième été de salariée Française, je me suis octroyée une petite dérive à ma règle juste pour un break de 10 jours, pour jouer avec le pont du 15 Août. (Tant qu’à être clichée autant l’être jusqu’au bout… )

Me voilà donc début Août 2023 avec 10 jours de vacances. Et autant dire qu’à ce stade, l’idée de suivre le moule ou pas me passait bien au dessus tellement j’avais hâte. Pas de vacances depuis mon mois à Bali en février, si ce n’est quelques longs week-ends à Lisbonne, Marseille, Barcelone ou Londres, certes dépaysants mais souvent plus fatiguants qu’autre chose.

J’avais prévu un week-end à Hossegor entre amies, et de simplement profiter de Toulouse et l’Occitanie pour le reste. Je passe mon temps à prévoir, anticiper, organiser, planifier dans ma vie pro, à vivre au rythme des calendriers Marketing qui changent d’une urgence à l’autre, alors pour la partie perso, j’aime me laisser porter. Lâcher prise. La partie Yin à côté de la partie Yang.

Et puis j’avais tellement besoin de déconnecter, que l’idée de partir pour un solo trip a germé. Sur un coup de tête, j’ai pris un aller simple pour Florence. Départ le 7 Août. J’ai promis à ma boss que je serais de retour avant le 16. Et à mon compte en banque que je ne m’emballerais pas trop.

Voyager seul.e

Partir voyager toute seule, ça fait des années que j’ai envie de le faire. Mais je ne l’ai jamais fait. Il y a eu le travail, le manque de vacances, les possibilités de partir accompagnée, et tout le reste. Certainement un peu de peur aussi. Peur de la solitude, de ma perception des choses, du regard des autres, de la non normalité, de l’inconnu?

Il y a beaucoup de gens pour qui ça semble naturel. D’autres qui ne peuvent pas l’envisager. D’autres qui reconnaissent avoir peur. Une femme qui voyage seule, c’est encore quelque chose d’un peu avant-gardiste et de peut-être pas très raisonnable. Et c’est aussi alors contre tout cela qui me plaît.

J’avais plus envie que jamais de partir, me retrouver seule quelques jours, être dépaysée, ne pas entendre parler Français. Flâner dans une ville que je ne connais pas. Juste partir. Célébrer le fait de ne pas être totalement dans la norme de mon âge et de ma vie. Etre libre et indépendante. Retrouver mon côté fonceur et intuitif, que j’ai souvent la sensation de perdre depuis que je vis en France, et encore plus depuis que j’y travaille dans une société très structurée et dans une grande ville de province où les formats de vie tendent à être les mêmes. Un peu comme retrouver mon air et mes codes. Ceux que j’avais quand je vivais à Londres, que j’étais une expatriée et que mon entourage était aussi cosmopolite que diversifié que peut l’offrir une capitale comme Londres. Bref, me reconnecter à moi-même.

Partir changer d’air à Florence

A un moment, c’est l’idée de retourner au Sri Lanka qui a fait surface. Ce pays que j’ai adoré et que j’aimerais refaire pour mieux explorer certains endroits. Mais avec ma phobie de faire comme tout le monde en Août, je n’avais pas pris assez de jours de vacances…

Florence est revenue en tête des destinations. C’est beau, c’est bon, c’est l’Italie. Ça a l’air magnifique et dépaysant. Ça fait un moment que j’ai envie de la découvrir et c’est touristique, moderne et donc safe et rassurant. Aucun risque.

Billets réservés. Avec un arrêt par Barcelone. Je sais… Pas du tout slow life.

Si j’avais pu le faire en train, je l’aurais fait. Mais la dernière minute et le mois d’Août ont eu raison de mon slow living et slow travelling. Et c’était d’ailleurs un premier signe de la suite…

J’ai donc pris mes billets, et je suis allée acheter un carnet pour tout noter. Une sorte de journal. de compagnon de route. Pour écrire, poser, me retrouver, et pratiquer la gratitude. Un exercice que j’adore et que je pratique depuis des années, et encore plus depuis ma formation d’ashtanga à Bali en février durant laquelle on le faisait tous les jours.

4 jours plus tard, me voici donc à l’aéroport de Toulouse, en partance pour Barcelone avec un arrêt de 2h30 dans la capitale Catalane que j’aime particulièrement. Je n’étais qu’à l’aéroport, mais j’ai adoré retrouver un bout de Barcelone. En décollant, j’ai retrouvé la même sensation quand je décollais de Londres et que j’étais trop fière et heureuse que ce soit cette ville ma maison..

La solitude

Je crois que je fais partie de ces gens qui renvoient une image de grande indépendance et liberté et que la solitude n’atteint pas.

Pourtant, à part vivre seule depuis 3 ans seulement, et certes n’avoir aucun problème à partir me balader ou me poser dans un café solo, je ne peux que constater que je ne fais pas tant de choses vraiment seule. En tout cas pas d’activités qui sont normalement accompagnées ou partagées. Je ne suis jamais partie une journée entière seule quelque part, je vais jamais au ciné solo, et entre mon boulot, mes cours de yoga, le sport, le blog, les week-ends à droite à gauche et une vie sociale et familiale certes toujours en cours de construction mais plutôt remplie, je savoure plutôt les temps off qu’autre chose.

En revanche, j’ai toujours tout fait pour avoir une relation saine avec le fait d’être seule, et même de kiffer ça. Que je dissocie du sentiment de solitude. Alone vs Lonely. Encore un truc qu’il est plus simple d’exprimer en Anglais. Ce n’est pas tout à fait pareil. Etre seul et bien, c’est autre chose que se sentir seul et subir la solitude. Etre seul.e sans ressentir de la solitude à proprement parler, c’est un peu la clé vers une forme de liberté.

Ce que je pensais vs ce qui s’est passé

Je pensais que ce serait super. C’était encore mieux.

Je ne me suis pas ennuyée un instant. Ni sentie seule. J’ai parlé avec des Américains, des Italiens, une californienne, rigolé avec les taxis entre 2 google translate, et refais le monde avec un Libanais. Je me suis à nouveau crue à Bali il y a 6 mois à sortir du circuit et me sentir bien plus à ma place ailleurs que chez moi avec la terre entière.

Mais surtout, j’ai ressenti un grand bonheur de pouvoir vraiment passer du temps avec moi-même. M’émerveiller de ces lieux incroyables, me lever très tôt pour avoir la ville que pour moi, marcher des heures, me poser et lire ou écrire quelque part. Avoir l’espace mental disponible pour prendre du temps pour moi. Observer mes réactions dans les galères, les craintes, et les moments de kif. Avoir la sensation de me retrouver et m’accorder du vrai temps.

Je ne sais pas trop comment le décrire. Il y avait quelque chose de vraiment agréable et de l’ordre du vrai self love d’accepter être avec moi-même et me surprendre et apprécier ce que je ressentais. Après 3 ans à tout reconstruire, et m’être souvent auto fustigée d’avoir changé de vie et quitté une ville que j’adorais, c’était plutôt agréable.

Mon solo trip à Florence, extrait de la première matinée

6h30

Je suis arrivée vers 23h, plus le temps de rejoindre l’hôtel, m’installer etc, je me suis couchée vers 1h. Et pourtant je suis réveillée et toute excitée. J’essaye de dormir un peu mais impossible. En ouvrant les volets, je vois qu’il fait déjà bien jour. Mon hôtel donne sur la tour de la cathédrale qui a l’air d’une beauté incroyable. Je ne peux pas résister plus longtemps, je me prépare, et suis au pied de la cathédrale en moins de 30 minutes.

Juste incroyable.

Je l’avais découverte la veille dans le noir en arrivant et était forcément déjà tombée sous le charme de ce gros bâtiment impressionnant qui apparaît à l’angle d’une rue comme les autres.

Mais de jour comme ça, c’était vraiment impressionnant. Incroyablement magnifique même. Je me suis demandée si ce n’était pas le plus beau bâtiment que j’ai vu de ma vie? La sensation d’émerveillement m’a rappelé celle ressentie à l’intérieur de la Cathédrale Sainte Sophie à Istanbul.

J’ai encore en tête le bleu clair du ciel qui semble entourer ce bâtiment presque irréel de beauté d’un halo lumineux. Le calme dans les rues, le bonheur de démarrer la journée de cette façon, la sensation de plénitude, de joie et d’excitation.

7h30

Je fais un premier tour et je me dirige vers la rivière Arno sans trop savoir à quoi m’attendre ni où je vais. Et c’est la deuxième claque. Le reflet du soleil levant qui scintille sur le fleuve, les couleurs chaudes de l’Italie, la vue sur le célèbre Ponte Vecchio. Presque personne à l’horizon. “Pinch me moment”.

Je poursuis en me rendant sur la Piazzale Michelangelo, un point de vue surtout réputé pour les couchers du soleil mais duquel j’ai envie d’aller voir la ville avec les couleurs du soleil levant.

Le spectacle continue.

Les dégradés de bleus qui définissent les hauteurs de la Toscane au loin, les ponts qui se succèdent, et la cathédrale qui surgit depuis le coeur de la ville.

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8h00

Je reste là à m’imprégner de ce paysage quelques instants. Il est 8h et les stands de souvenirs s’installent. Les premiers touristes arrivent. Un Italien sort un drône et filme une famille en demandant au peu de touristes de se pousser avec autant d’amabilité qu’un parisien… Avant de libérer le champs et laisser place au retour du calme et zen.

Je redescends pour retourner sur la rive nord de la rivière, dans le centre historique et touristique et après avoir flâné un peu au hasard des rues encore bien calmes, je vais prendre mon petit dej dans un café recommandé par Timeout.

9h00

Il n’est même pas 9h et il y a déjà un peu de queue. Mais l’avantage d’être seule, c’est que c’est bien plus facile de trouver des places. Je me pose et en profite pour noter mes première impressions. Et dévorer leur délicieux croissant à la pistache. (Listé dans mes bonnes adresses à Florence).

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10h00

J’ai sélectionné la liste des musées à ne pas manquer pour en faire au moins un, et comme je suis phobique de la foule et des queues sans fin, je privilégie le Palazzo Vecchio, ancien Palais des Medicis, et qui abrite aussi des bureaux de la Mairie de Florence. Un lieu incroyable et surtout, sans file d’attente.

Le lieux est sublime, grand et riche en histoire. On se sent transporté dans un autre temps alors je me laisse porter, à écouter, lire, flâner, regarder les vidéos disponibles. Le Slow Travel dans toute sa splendeur.

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11h00

En ressortant vers 11h, l’ambiance a complètement changé. Les touristes se sont réveillés et les rues sont pleines. La fille d’attente pour le Musée des Offices est incroyablement longue. C’est avec un petit pincement que je ne le ferai pas car la liste des artistes et oeuvres exposées est vraiment impressionnante et tentante. Mais ce sera pour une autre fois peut-être.

En voyageant, j’ai appris à lâcher prise avec le fait qu’il est impossible de tout faire. Pour moi c’est ça le slow travel. Profiter du moment, des lieux, observer les ambiances, les couleurs, les gens, prendre le temps d’écouter ses envies et sortir de la logique des cases à cocher.

Il y a désormais vraiment beaucoup de monde partout, alors j’en profite pour aller découvrir une bibliothèque locale conseillée par un blog.

J’adore les bibliothèques et librairies. Ce sont des lieux dans lesquels le temps ne semble pas avoir d’emprise. Moment suspendu. Le calme au milieu de la frénésie extérieure.

Et celle-ci est particulièrement agréable et apaisante.

A 2 pas de la cathédrale, je rentre dans un antre de paix. C’est beau, c’est calme. C’est appaisant. J’ai la sensation d’être une locale en entrant dans ce lieu.

Ça me rappelle aussi à quel point j’adorais vivre à l’étranger et me sentir chez moi en étant ailleurs. Etre une locale dans un autre pays et les sensations que cela procure au quotidien.

12h00

Je repars flâner un peu et poursuis le reste de la journée qui sera faites d’autres découvertes, rencontres, petites galères et gros émerveillements, comme l’église de Santa Croce ci-dessous, un de mes coups de coeur absolu.

C’était mon premier vrai solo trip, et je l’ai adoré. Il y a aussi eu des petites galères, des endroits moins sympas, des petits moments d’hésitations, mais surtout beaucoup de moments de dépaysement, émerveillement et joie sereine.

Avoir fait ce premier solo trip à Florence, c’est comme si je mettais enfin en place un peu de slow living. Comme si je prenais enfin le temps de me connecter à ce que j’ai cherché à construire en allant vivre dans le sud.

C’était le premier et certainement pas le dernier.

Pour retrouver mes adresses, et suggestions, j’ai compilé le séjour dans un article résumé visiter Florence en 2 jours (version Slow Life).

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