Portrait de Yogi: Thibaud Adema

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En France, il semblerait que le yoga ait encore du mal à séduire la gente masculine. Peur du manque de souplesse, association à une pratique féminine… Pourtant, on oublie qu’avant de traverser les frontières et séduire l’Occident, le yoga a été “créé” par des hommes pour des hommes, et que c’est avant tout une pratique qui se passe à l’intérieur, comme nous l’explique très bien Thibaud dans ce portrait.

Professeur de yoga installé sur la côte basque et co-gérant de Yogang, un studio de yoga à Biarritz, il nous partage son expérience de sportif devenu yogi, ce que le yoga lui a apporté et sa vision d’un yoga yin et yang, et sans pression.

Présentations

Hello Thibaud, Peux tu te présenter?

Bonjour ! Et bien je m’appelle Thibaud, j’ai 32 ans et je vis entre Biarritz, où je suis co-gérant du studio de Yoga « Yogang », et Gez-Argeles où j’accueille les gens dans mon gîte à l’Ostal du Bergons pour des séjours bien-être & sportifs et, parfois, je vais à Paris !

Le Yoga

Depuis quand es tu professeur de yoga?

Le yoga a fait son apparition dans ma vie il y a 7 ans.

A l’époque je terminais  mon brevet d’Etat en préparation physique, j’étais branché fitness, cross-fit et puis j’ai fait une rencontre qui m’a permis de faire un premier pas dans la direction d’une pratique bien plus en cohérence avec la vision que j’avais de la santé, du bien-être et surtout alignée, en cohérence et en résonance avec le monde dans lequel je voulais évoluer et auquel je voulais contribuer.

J’étais persuadé au fond que l’approche du yoga allait devenir de plus en plus nécessaire et bénéfique pour les autres et pour moi. 

Qu’est ce que le yoga a changé dans ta vie?

Ca a brisé mon égo. J’étais rugbyman, impulsif, très primaire.  Le yoga m’a permis de prendre conscience de mon corps, de le respecter, d’arrêter la malbouffe… 

C’est une bulle d’oxygène qui m’a permis progressivement de remonter à la surface, en accord avec une pratique mesurée, afin de ne pas se brûler et ne pas se déconnecter des réalités. Etre à l’équilibre. J’ai à présent une meilleure conscience et estime de moi, de mon environnement, j’ai totalement modifié mon rapport au monde et aux autres : je suis plus dans le ressenti, dans la non violence.

Mais le yoga n’est pas toute ma vie non plus,  je fais plein d’autres activités, telles que le ski, vélo, surf, trek, du pilates, de la boxe aussi … Le yoga doit permettre de s’ouvrir, pas de s’enfermer. 

Et qu’est ce que le yoga t’a apporté en étant professeur?

Celle de la transmission. En tant que prof je donne des clefs et j’apprends aux élèves à mettre ces clefs dans la serrure, ensuite je les laisse faire : S’est à eux de choisir la porte, la décision de l’ouvrir ou non, et ensuite ils choisissent le degré d’ouverture.

Je les rends acteurs. Je ne suis pas une béquille. La première pelote, le premier fil, c’est soit. Après on tricote. J’ai une approche du yoga et de la spiritualité en mode détente : je ne chante pas de mantras, l’idée est que les personnes intègrent la pratique à leur quotidien. Quand une personne pratique le surf elle fait du yoga, de même quand elle court. J’aime que les gens viennent comme ils sont. Je leur apprends la patience, la balance, la longueur. “Viens comme tu es, on a le temps”.

En fait je contrebalance ce monde et cette société dans lesquelles tout va vite, où tout n’est qu’intensité et performance. Le yoga doit être la soupape de la cocotte minute. Ce que j’adore c’est voir mes élèves évoluer, changer, prendre conscience de leur corps parce qu’ensuite tout suit : l’esprit, la vie, le quotidien, l’âme. J’essaie de les aider à briser les codes, les images, à les sortir de leurs préjugés, de leurs propres barrières et aprioris mais sans culpabilité juste pour qu’ils trouvent la version d’eux-mêmes qui leur plait.

Quelles sont tes postures préférées?

Guerrier 3 (Virabhadrasana). Elle vous apprend à rester centré sur vous-même et non de vous projeter dans toutes les directions, de vous éparpiller dans de multiples pensées fébriles et vaines. Vous cultivez l’esprit du Guerrier qui doit entrer dans l’action, détaché des fruits de ses actes.

 Un déséquilibre contrôlé comme dans notre vie, l’équilibre parfait n’existe pas.

Lire aussi: Studios de yoga à Toulouse

Si tu devais choisir un des yamas et niyamas?

Yamas : “Ahimsa“. La non violence. Il ne faut pas se brusquer et ne pas brusquer les autres. Dans tous les sens du terme. Chacun doit trouver sa fréquence, son rythme et son équilibre. Pour moi ce Yamas est lié au fait d’écouter, de percevoir et d’accepter, de tolérer, d’apprécier en fait les choses et les êtres dans tout ce qu’elles et ils sont. Les gens sont des icebergs, il y a la face visible et la face cachée et il ne faut rien percuter. De toute façon on ne se connait jamais vraiment totalement nous-mêmes alors comment pourrait on juger les autres ? 

Namayas : Hmmm difficile à dire : je suis plus pintxos que tapas … haha ! J’adore prendre l’apéro ! Voilà je vais dire Pintxos ! Parce qu’il faut faire vivre le sport en soi mais ne pas faire du sport notre vie ! C’est ça l’équilibre et la discipline en fait pour moi.

Slow Life & Bien être

Comment ralentis-tu au quotidien?

Je ne ralentis pas, je reste à mon rythme. Je n’accélère pas, je ne ralentis pas.  Tel un tournesol : quand il fait beau, j’ai envie d’être dehors, de faire la fête à la vie et de la vie une fête… Voilà, je vis au rythme de la saison.

Tes bonnes adresses à Biarritz?

C’est parti pour le BTZ Planet Adema ! 

Sans rire, je vais faire le tour des adresses où j’aime aller du matin au soir … En général ce sont des lieux que j’aime parce qu’ils allient qualité des produits que j’y trouve et des relations que j’y nouent … J’adore les lieux de partage … même si je ne suis que de passage. J’aime quand c’est engagé et passionné parce que ça se ressent ! Il faut que ça rayonne pour moi. 

Du coup, au déjeuner on peut me trouver au Palm café, chez Xuxu, ce sont des restos végétaux, les plats sont au top et les équipes rayonnantes ! Pour l’apéro, je retrouve souvent mes élèves préférés à l’Artnoa parce que c’est l’incarnation de la maison de partage sans prétention mais où tout tout tout est bon ! Et pour dîner Epoq ou Caroe ! Une expérience à chaque fois ! 

Il y a un endroit que j’adore à Biarritz parce que c’est le seul où tout le monde se mixe, où tu peux croiser tout type de personnes et d’univers: c’est le café Miguel. Et puisqu’on sort de l’été, je ne peux pas ne pas parler des Bains … j’y ai vu les plus beaux couchers de soleil de ma vie, un verre à la main et ça n’a pas de prix !

Et histoire de dire que je n’ai pas donné que des adresses où boire et manger … je vais citer Hoopal ! La boutique incarne les valeurs qui me tiennent à coeur … je partage la même vision du monde et du futur que Mathieu et Clément. 

Et la fleuriste Plein air avec Claire et ses incroyables compositions végétales.

C’est quoi pour toi la “Slow Life”?

Pour moi c’est de prendre la liberté de choisir son temps.

Merci Thibaud!

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