J’ai passé 1 semaine sans téléphone. Et voici ce qu’il s’est passé.

Elodie

Fin Juin. Me voici depuis quelques jours à Barcelone pour faire un vrai break. Mon téléphone m’a lâché. Et c’est la meilleure chose qui pouvait m’arriver.

Cela faisait 10 jours qu’il chauffait sévère. La batterie se vidait d’un coup. Pas normal. J’ai mis ça sur le dos de la canicule Toulousaine.

Je n’ai pas vraiment cherché à creuser car au fond, je n’en peux plus depuis un moment. Je suis accro à cet objet et je vois bien à quel point il pèse sur ma santé mentale. Ça fait longtemps que je creuse les pistes pour moins utiliser son téléphone et que j’ai mis en place tous les conseils basiques (pas de notif, l’éteindre complètement de temps en temps, utiliser des appli pour bloquer etc).

J’ai songé à tester de passer au Nokia. Faire quelque chose pour m’en déconnecter vraiment. Mais je n’ai toujours rien mis en place.

Les premiers jours, la batterie se vide très vite. C’est ok je connais bien la ville. Mais dans le doute, j’ai bien repéré le quartier. C’était le début de mon retour à l’état d’humaine.

Et puis un mardi matin de jour férié, voilà qu’il ne s’allume plus du tout. Ce qui devait arriver arriva. 

Si on croit à l’univers. On peut y voir de nombreux signes. Une pause pendant la pause. De surcroît un jour férié.

Message reçu.

Depuis que j’ai entendu parler de l’étude faite sur 400 américains à qui on a bloqué internet sur leur smartphone pendant 2 semaines et surtout des bienfaits sur leurs niveau de concentration, anxiété, humeur générale, je rêve de faire pareil. Alors je prends cette nouvelle comme une invitation à une petite détox. 24h sans mon tel. Petit challenge qui me fera du bien.

Je suis loin de m’imaginer que ce n’est que le début.

Je pars tout de même à la recherche d’une boutique de téléphone pensant qu’il s’agit surement de mon chargeur. Elles sont nombreuses à être ouvertes dans mon quartier. Sauf qu’aucun chargeur n’arrive à le rallumer. Et aucune de ces boutiques ne couvre les réparations ou audit un jour férié.

OK.ça s’annonce plus compliqué que prévu.

Etape 2 vers le retour à l’humanité

Je vais retirer 50 euros dans le doute. Comme si j’étais en état d’urgence. Et je reprends le cours de ma journée.

Dans l’après-midi tout de même, j’ai un coup de flip qu’il soit complètement HS. Au prix où je l’ai payé certes reconditionné, mais tout de même, il y a moins d’1 an 1/2, ça me fait moyennement rire.

Je sors l’attirail: chat GPT + Google pour trouver un réparateur agréé. J’en trouve un à 30 minutes à pied. Sauf que je n’ai plus de GPS. Alors à l’ancienne, je me fais un plan en mode dessin.

Evidemment je me perds, mais ça me fait être super vigilante sur mon orientation et pratiquer l’espagnol. Une autre étape vers mon retour à l’humanité.

L’agence de réparation a besoin de 30 minutes pour savoir si la batterie est touchée (Réparation en 1h) ou si c’est la carte mère (plus compliqué).

L’occasion d’aller me balader sans but. Sans téléphone. Sans rien à faire. J’aurais aimé dire que ça m’a fait tomber sur une anecdote incroyable. Pas du tout. J’ai trouvé un bar à jus, acheté un smoothie, flâné, et attendu 5 minutes de plus sur un banc à regarder les gens passer pour faire genre que j’étais pas stressée du verdict..

35 minutes plus tard donc: C’est la carte mère. Il faut revenir demain.

Il manque quelque chose

Ok. Une vraie détox de plus de 24h. Je peux le faire. Je rentre sans mon tel, avec la sensation qu’il me manque quelque chose, que je suis un peu à poil. Sensation étrange. Comment on faisait avant?

Mais aussi une forme de libération et de retour à moi .

Et puis je commence à penser à tout ce que ça impliquerait de se passer totalement de téléphone à court terme:

  • L’accès à mes billets de transport de retour en ligne
  • Pas de GPS
  • Pas d’appli bancaire pour d’éventuels paiements en ligne
  • Impossible d’appeler mes parents (Ou qui que ce soit)

Et tout le reste qui viendra plus tard.

Bon. Sur le coup, j’ai mon ordi et facilement accès à Whatsapp et Instagram desktop. Donc je peux continuer à communiquer sans problème, et sans l’effet addictif du format téléphone.

Réveil dans le brouillard

Mercredi matin, je me réveille un peu HS. J’ai mal dormi. Couché tard. Surement un peu stressée. 

Je profite tout de même de ma routine: Balade, café, plage. Au moins, pas de téléphone à se faire voler. Je garde les clés précieusement comme si c’était mon plus grand trésor. (Ça l’est clairement).

Vers 15h, le verdict tombe: Il faut une pièce qui n’arrive que vendredi. Le téléphone sera dispo le lundi suivant. 

On est mercredi. Ça fait 24h que je n’ai plus de téléphone. Cela veut dire encore 6 jours sans rien. Panique.

Je contacte tous les gens que je connais à Barcelone. Bien sûr personne n’a de téléphone à me prêter. 

Ironie: Moi j’ai un vieil iPhone 8 chez moi à Toulouse qui fonctionne très bien.

L’univers m’offre t-il un vrai test? 

Je regarde toutes les options pour louer un téléphone. C’est possible. Pas si excessif. Peut-être que je fais ça. 

Avant de retourner à l’agence louer un tel et récupérer ma carte SIM, je fais une pause. Un peu de respiration. Je réalise que je n’ai plus accès à mes appli de méditation et respiration. Panique.

Je me rappelle que j’ai des poumons et un nez et que ça devient ridicule. Je pose le cerveau. 

Respirer pour y voir plus clair

Après quelques minutes et un mental qui se calme, j’ai une sorte de moment déclic: Je me dis que je vais être courageuse et vivre l’expérience. 

Que c’est forcément un signe, et qu’il faut saisir l’opportunité. 

Je pense à mon frère qui n’a jamais eu de smartphone et vit très bien sans. (Mais il n’a jamais goûté à l’addiction). Et à l’article lu le jour d’avant quand le tel a lâché. Un témoignage d’un homme qui a décidé de se passer de smartphone.

Une phrase en particulier raisonne: “On ne peux pas demander à un addict de se désintoxiquer avec l’objet de on addiction dans sa poche”. 

C’est tellement vrai. J’ai tenté tellement de fois de m’en défaire. Mais je trouve cela particulièrement dur en été, avec une vie sociale plus agitée. Les escapades. Les nouveautés. Et en étant à l’étranger dans une ville que j’ai envie de découvrir.

Tous les signes sont là. C’est l’occasion ou jamais. 

Donc me voici partie pour 5 autres jours sans tel. 

J1: Flâner et observer

Je vais à la recherche d’un Nokia. Je ne trouve pas le modèle que je veux. Mais je découvre des quartiers dont j’ignorais l’existence à Barcelone. Je me repère en suivant les cartes dispo dans la rue. Ou en parlant aux gens.

J’ai pris 0 photo mais c’est une des balades dont je me rappelle le plus de mes 10 jours. 

J’observe les gens et je remarque que quasi tout le monde est soit sur son téléphone. Soit un téléphone à la main sans rien faire. (Un truc que je fais souvent et qui m’énerve). 

Je m’assois sur un banc avec une personne âgée. On se sourit, et on regarde le monde défiler.

Le soir, je me rends compte que je n’ai pas de réveil pour le lendemain et j’ai prévu un cours de yoga à 8h. J’utilise mon apple watch et je lis plus longtemps que d’habitude.

Je dors comme un bébé.

J2: Déblocages

La veille, j’avais l’impression d’être à court total d’inspiration et de bloquer sur mon projet pro. A la plage, au lieu de scroller ou faire des photos, je sors mon carnet et mes stylos et je pose des idées. Je passe 30 mn à rédiger mon rétro planning des prochains mois et des actions concrètes. Tout s’éclaircit.

A 17h je rejoins une amie. Je fais en sorte de partir à l’heure. J’ai sous estimé le temps d’accès au point de rendez-vous et aucun moyen de la prévenir. C’est ok. Aucun intérêt de stresser. Elle est au courant. Je compte sur sa patience. On se retrouve sans problème.

En la quittant, j’ai un coup de solitude. Plus d’amie avec moi, et pas mon “Buddy digital”. C’est quand même fou à quel point on se sent nu sans cet outils.

J3: De nouvelles habitudes

Je m’habitue à cette nouvelle vie sans téléphone. 

A 14h, je dois rejoindre une expat à Barcelone que je n’ai jamais vue, dans un café que je ne connais pas.

Je la préviens quand je pars. Je repère le lieu et je pars à l’heure. 

Bien sûr je me perds. Des espagnols me guident. On se retrouve sans problème dans ce joli café. Quand elle part, je reste y flâner pour écrire et profiter du lieu. Je ressens encore les sensations de ce moment suspendu.

A 18h j’ai un cours de sport dans un studio de yoga à Barcelone que je connais bien. Mais dans lequel je ne suis jamais allée sans GPS. Cela fait 3 ans que j’y vais de temps en temps. Mais pour la première fois je découvre le nom de la rue.

Je suis à l’avance, mais j’attends patiemment. Je parle aux gens. Je m’étire. 

Le soir même, je remarque que je résiste à des petites addiction que j’ai souvent le soir: Glucides, sucre. Rien de tout cela. Je mange léger. Je savoure l’ambiance de Barcelone un vendredi soir. Je me couche tôt. Et je dors encore trop bien. 

J4: Dormir comme un bébé

J’ai encore dormi comme un bébé. Je me lève tôt naturellement. Je dois prendre un train à 10h40 mais j’ai du temps pour aller prendre un café, marcher 1h à la plage, avancer un peu sur quelques sujets pro. 

Je pars plus tôt pour aller à la gare. 

Bien sûr le train a changé d’horaire. Je fais confiance à mon amie qui m’attend à la gare et suppose qu’elle aura vu le changement. De toutes façons je ne peux rien faire de plus. 

J’ai emprunté un livre dans la bibliothèque de l’amie chez qui je loge. Je l’ai lu d’un trait entre le trajet aller et retour au lieu de scroller.

Le soir, mon téléphone est prêt plus tôt que prévu. 

J’adore cette vie sans téléphone. Et j’angoisse même de le récupérer. J’y vais tout de même en me promettant de le garder éteint le soir. 

J5: La tentation est de retour

J’ai continué de vivre sans téléphone mais je compte aller explorer des chemins de randonnée au nord de la ville. Je m’autorise à le rallumer pour ne pas me retrouver dans un coin solo. Bien sûr dans le trajet retour je finis sur Instagram. WhatsApp. Instagram. Gmail.

Je l’éteins sur le champs.

Le soir à nouveau, je mange selon ce que mon corps me dit et pas mon stress ou mon addiction à la dopamine. 

Je dors super bien.

J6: Trouver le bon équilibre

Je m’autorise à m’en servir en mode avion pour faire quelques photos. Le tel est à dispo et allumé. En fin de journée je fais un peu de scrolling. Je ne veux pas le diaboliser non plus et apprendre à vivre avec. J’arrive à l’éteindre et me coucher tôt.

J7: Régénération totale

Avant dernier jour à Barcelone. Je me sens totalement régénérée. Bien sur que le fait d’être dans une ville que j’adore et qui m’inspire au bord de la mer joue énormément. Mais j’ai la sensation d’avoir “recablé” mon système nerveux. D’y voir plus clair. Je sens que je rayonne vraiment. Je me sens zen et apaisée. 

1 semaine sans utiliser mon téléphone: Ce que j’ai appris :

  • J’ai retrouvé une clarté mentale d’un niveau dont j’avais oublié l’existence.
  • Je me suis sentie plus libre, plus présente, plus vivante.
  • Mon sommeil a été transformé.
  • J’ai eu des idées claires pour mes projets.
  • Je me suis reconnectée à moi.
  • J’ai compris que ça ne servait à rien d’inciter les gens à méditer et calmer le système nerveux si ils sont toujours ultra connecté et sollicités.
  • Je me suis questionnée sur l’état mental mondial avec des cerveaux en surchauffe digitale constante

Etre moins connectée: Un super pouvoir?

Et surtout, au fur et à mesure de la semaine, j’ai eu la sensation d’être dotée d’un super pouvoir que peu de gens ont désormais: La clairvoyance et capacité à revenir au corps. Un mental apaisé et donc plus capable d’affronter le quotidien. Un sommeil de qualité et donc un corps regénéré. Une dopamine régulé et donc moins d’addiction sur le reste (comme l’alimentation). Pas d’autre choix que de me tourner vers les autres et donc plus de lien humain, de rencontres et d’échanges. (Et notre cerveau adore ça).

Alors je réfléchi à comment embarquer cela dans mon quotidien. Pour en faire un allié. Sans retomber dans l’addiction de l’outil.

Cet été, je teste donc la vie moins connectée. Ça t’intéresse? J’ai lancé une newsletter dans laquelle je vais te raconter mes tests, mes cheminements, et ce que ça m’apporte. (Et je peux d’ores et déjà te dire que je ne suis pas au bout de mes surprises).

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