2 ans

Elodie

Météo des 2 ans dans le sud: Ciel bleu vif, lumière magnifique et couchers du soleil parfaits. Encore un peu de temps nécessaire pour s’adapter au soleil qui tape un peu trop fort et qui ne rend pas toujours très dynamique. Mais les plus gros orages sont derrières et l’horizon laisse entrevoir de beaux lendemains.

2 ans officiellement dans le sud. Enfin, un peu plus. + le temps de rédiger, reprendre, effacer, et affiner cet article que je n’ai pas écrit le 17 Août justement, car j’avais envie qu’il soit organique, honnête et authentique. Autant que cela se peut sur un blog public en tout cas.

Sur mon compte Instagram, je classe souvent les stories par thème. Et depuis des années, j’ai un “highlight” Toulouse. Je l’avais démarré bien avant d’y vivre, et je le garnissais à chacun de mes retours. Alors tout naturellement, je l’ai poursuivi en aménageant.

En le regardant, bien que ce qui finit sur Instagram est toujours une sélection des meilleurs extraits de vie, je me disais que j’y retrouvais bien la météo des 6 premiers mois à travers les photos: Nuages gris, rues fermées, ambiance morne voir dépressive. Et puis celle des 6 mois suivants: Le printemps qui arrive, et amène avec lui les couleurs vives hypnotisantes du premier été, la lumière et l’espoir, malgré les masques sur le nez. Les moments de bonheurs qui rechargent suffisamment le coeur et l’esprit pour affronter les cap difficiles: Le ciel bleu bleu, la beauté du centre de Toulouse, les journées à la mer, à la montagne, à la campagne. Les dimanches au marché. L’esprit local et de communauté. Les produits locaux, la nature bien plus proche, accessible et réelle, et la sensation d’y être plus connectée, et finalement, d’avoir une meilleure qualité de vie. Tout ce qui compensait avec la sensation de solitude mentale, de ne pas toujours être au bon endroit, d’être sur un autre rythme, et tout simplement, de ne pas être à ma place.

On m’a dit il te faudra 2 ans. 2 ans. Horriblement long dans mon échelle de patience.

Mais j’ai patienté.

Sur les 1 an, il y a eu quasi 1 an de confinement et restrictions. Donc ici ou ailleurs… Mais c’est quand même ici que je suis restée. Je ne peux pas expliquer pourquoi, depuis le début, j’ai ce besoin d’ancrage et de retrouver le sud. Alors que mon coeur veut retourner à Londres tous les 4 matins, ma tête veut rester ici. Je suis sûre qu’il y a une raison. Et à force d’écouter cette intuition, je commence même à la comprendre.

Cet été, je l’ai démarré par quelques jours à Ibiza, et puis une semaine entière à Londres. 2 endroits synonyme de liberté et d’énergie cosmopolite. Je suis rentrée le cerveau en vrac. J’étais sûre que c’était fini, que j’allais rentrer à Londres, et qu’il fallait donc profiter de cet été comme si c’était le dernier. C’est ce que j’ai fait, et comme toujours, vivre dans l’instant présent permet de vivre vraiment intensément et en pleine conscience avec nos envies les plus profondes.

Dans les nuages de doute qui rodaient toujours au loin pour passer ces 2 ans de retour d’expat, il y a tout de même des certitudes qui ont émergé: J’adore vivre avec le beau temps, la famille, avoir accès à des spots de nature, bien manger, l’esprit village dans la ville de Toulouse et la petite vie que j’y ai construite.

Il faut dire que la chance m’a sourit – Même si je ne crois pas à la chance mais aux résultats de nos actions et énergies – Un créneau yoga régulier dans l’un de mes studios préférés, un appart coup de coeur acheté l’été dernier, une super mission freelance devenue CDI. Certes, on est bien loin du projet initial de la vie de freelance nomade et libre. Mais poser ces bases m’a permis de dégager de l’espace mental pour y voir plus clair pour la suite.

Et il y a les forces opposées Londoniennes et tout ce qu’elles impliquent qui me manquent toujours autant.

Il est vraiment particulier le retour d’expatriation Londonienne. Je rencontre beaucoup d’ex parisiens avec qui on semble se comprendre. Mais Paris ce n’est pas Londres. Couper de près de 10 ans de vie perso et pro à Londres c’est surtout couper avec la culture Britannique et Anglo-Saxone au sens large. Ne plus parler Anglais. Ne plus être entourée de profils de gens complètement variés, fous, extravagants, extra-ordinaires, ouverts d’esprits. C’est un regard sur la vie complètement différent. Et un rythme de vie complètement différent où tout est autorisé. Seuls les londoniens comprennent. Ce n’est pas par prétention que je dis ça, c’est comme ça. Car la vérité, c’est qu’on se sent très seul en quittant tout ce package propre à cette ville vraiment pas comme les autres. Il faut vraiment y vivre pour la comprendre.

Je me dis souvent que je suis vraiment contente d’avoir pu passer le cap et tenter la vie dans le sud. Mais si j’avais su que ça aurait été aussi dur, je ne l’aurais peut être pas fait. En tout cas certainement pas de façon aussi soudaine et radicale dans un contexte de pandémie. Mais je suis heureuse que ce soit fait… Makes sense?

Ce cap des 2 ans, je le passe donc avec des idées et envies plein la tête pour la suite. Je commence enfin à parfois me projeter et entrevoir ce que les prochaines étapes peuvent être. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si j’écris cet article sur ce site et pas sur mon ancien blog londonien. J’ai retrouvé ma motivation, mon énergie, mes envies de sport, lecture, voyages, écriture. J’ai retrouvé mon yoga et mon “why” dans ma pratique. Tout a repris sens.

Je reste très nostalgique de Londres. Et il faut encore ajuster 2/3 trucs avec la France.

Mais cet été, j’ai compris plusieurs choses. Déjà, on m’a dit qu’il fallait plutôt 3 ans que 2. Qu’à un moment donné, il fallait décider de rester ou partir. Je sais aussi que désormais si j’y retournais, ce seraient toutes mes nouvelles habitudes et “petites joies” de la vie dans le sud qui me manqueraient. Et puis pour oublier Londres, j’ai trouvé Barcelone près de Toulouse, et ça, c’est la pilule la plus efficace de toutes.

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