Le Slow Living est-il Compatible avec le Féminisme ?

Elodie

Une question que je me suis souvent posée lorsque j’étais à des postes à responsabilité, à frôler le burnout tout en refusant de sacrifier mes ambitions, et qui est revenue durant ma formation en Naturopathie, incapable d’accepter de totalement ralentir et encore moins de remettre en question les combats féministes ou de revoir ma vision de ce qu’est être une femme moderne en 2025.

Alors je me suis posé la question: Le Slow Living est-il Compatible avec le Féminisme ?

Être une femme dans un monde construit par les hommes (aka le “Fast Living”)

“Work hard, play hard”
“No pain, no gain”
“Travailler plus, pour gagner plus”
“Toujours plus haut, toujours plus fort”
“Le succès ne dort jamais”

Toutes ces injonctions, entendues dans le monde professionnel, sont les reflets d’un système construit sur un modèle de temps linéaire, pensé historiquement par et pour des hommes. Certains parleront d’énergie masculine, d’autres diront simplement que tout a été calé sur un rythme où la productivité prime sur l’écoute de soi.

Le monde capitaliste est ainsi fait.

Mais est-il compatible avec les cycles féminins et la féminité de façon large?

Un corps qui fonctionne différemment

Les faits scientifiques sont là : les femmes sont plus vulnérables au stress chronique à cause de leur fonctionnement hormonal.

  • Le cycle menstruel influe sur l’énergie, la concentration et le sommeil.
  • Le cortisol (hormone du stress) interagit différemment avec les hormones féminines, ce qui peut mener plus rapidement à l’épuisement, à l’anxiété ou aux troubles métaboliques.
  • Les burnouts touchent davantage les femmes, car elles cumulent charge mentale familiale + pression professionnelle + attentes sociales.

Pourtant, on nous impose de fonctionner comme si ce n’était pas le cas.

Alors faut-il s’adapter?

Certaines femmes ont choisi de jouer selon les règles du jeu, car elles n’avaient pas le choix.

L’exemple le plus marquant en France, c’est Rachida Dati, de retour au travail cinq jours après son accouchement. On n’a jamais su comment ça c’était vraiment passé pour elle, mais certaines ont revu leurs positions:

  • Sheryl Sandberg (ex COO de Facebook), qui prônait le Lean In (prendre sa place dans les hautes sphères)… avant d’admettre plus tard que ce modèle ne prenait pas en compte les inégalités structurelles.
  • Serena Williams, qui a repris la compétition très vite après son accouchement, mais qui a aussi témoigné du stress extrême et des conséquences sur sa santé.
  • Jacinda Ardern, ex-Première ministre de la Nouvelle-Zélande, qui a démissionné en déclarant ne plus avoir “assez d’énergie” pour remplir ses fonctions (remplies avec brio).

Alors, on fait comment quand on veut changer les choses et continuer à tendre vers l’égalité?

Ces dernières années, certaines femmes montrent qu’il est possible de performer autrement, en respectant son rythme et en reprenant le pouvoir sur son corps et son énergie :

  • Simone Biles, qui a mis la santé mentale au centre et intégré la méditation dans sa préparation aux JO.
  • L’équipe féminine de football des États-Unis, qui a adapté ses entraînements au cycle menstruel pour faire des cycles un superpouvoir et maximiser les performances et réduire les blessures, et… gagner la Coupe du Monde de Football.
  • Et de plus en plus d’athlètes et dirigeantes qui utilisent le slow living comme un atout féministe et pas une contrainte.

Et si ralentir pouvait aussi être un outil vers l’égalité ?

Ralentir : un acte de reprise de pouvoir

Le slow living et les pratiques bien-être adaptées ne sont pas un retour en arrière ni une régression, mais un moyen de reprendre le contrôle. Depuis toujours, on demande aux femmes de suivre un modèle de performance pensé par et pour des hommes.

Un monde où la valeur se mesure à la capacité à tenir bon, même au détriment de sa santé. (Un format selon lequel même de nombreux hommes arrivent à bout.)

Mais ralentir, ce n’est pas renoncer. C’est refuser de jouer selon des règles qui nous desservent.

Pratiquer le slow living en tant que femme, c’est :

  • Refuser d’ignorer son corps et ses besoins sous prétexte de productivité.
  • Sortir du mythe de la “superwoman” qui doit tout assumer, tout gérer, tout encaisser.
  • Ne plus se brûler pour prouver sa valeur.
  • Être performante autrement : en s’adaptant à son rythme naturel, et non l’inverse.
  • Ne pas sacrifier ses ambitions parce que le rythme imposé ne fonctionne pas.
  • Redéfinir les responsabilités : ralentir n’est possible que si la charge mentale est réellement partagée.

Ajouter du slow dans le fast, selon moi, ce n’est pas une utopie de guru perché. C’est indispensable pour mieux avancer, et encore plus quand on est une femme.

C’est aussi une façon de ne pas se plier aux règles, mais de proposer nos propres règles pour mieux avancer vers l’égalité, ensemble.

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