A quel moment les studios de yoga sont-ils devenus des “espaces yangs”?
Dimanche de fin mars 2025. Depuis quelques mois, j’ai ralenti ma pratique dans les studios de yoga à Toulouse au profit des cours de sport à ma salle. Mon activité physique est devenue très “yang” (= très dynamique). Bien sûr que je pratique toujours via des cours de yoga en ligne, mais au global, je suis assez loin du slow living dont j’ai vraiment besoin. Sauf que là je n’ai plus le choix que d’écouter mon corps. En étant devenue prof de yoga il y a quelques années, l’avantage, c’est que je sais vraiment ce que veux dire “écouter son corps“. Je n’attends plus que ça casse. En l’occurence, dernièrement, je sens bien que mes muscles sont plus tendus. Je me sens comme un peu plus rouillée. Mes articulations craquent. J’ai des petites tensions dans le dos, et je sens bien que mon mental est sous tension. Ces sensations de légèreté, d’être en état de flow et de pouvoir respirer à plein poumons après un bon cours de yoga me manquent. Et comme je n’ai pas envie de prendre du collagène et une énième pillule tous les jours , et que je suis plus que convaincue des bienfaits du yoga, il est temps d’y retourner.
Alors je me lance à nouveau dans une quête de cours. Et j’en trouve un. Dimanche, 11h, dans un quartier Toulousain charmant, dans lequel se trouvent plein de cafés et un joli marché à l’ambiance chaleureuse. Parfait. Largement de quoi pratiquer le slow living pour l’après yoga.
Le lieu est magnifique et lumineux. La prof souriante, accueillante, et qui dégage cet aura de profs de yoga qui sont partis en quête d’eux mêmes et de la vie. Toujours aussi parfait.
Le cours démarre. Un peu d’ancrage, de super étirements, et c’est parti pour un flow savamment pensé. Délice. Et plus on avance, plus le cours se dynamise. Normal. Après un “mini flow” vient l’autre. Rien de nouveau dans la structure d’un cours de yoga. Mais tout de même, perso, je n’en demandais pas tant. Et je n’avais pas lu ça dans la description du cours. Finalement, est-ce-que ce ne serait pas un peu pareil qu’ailleurs: Les gens veulent du dynamique (Enfin, croient avoir besoin de ça), alors la prof s’exécute. Un truc que j’ai beaucoup ressenti quand j’étais prof de yoga. Plus le flow était dynamique, plus les gens étaient satisfaits et revenaient. Le flow continue, et comme si ce n’était pas assez, part en “peak posture” = la posture complexe pour laquelle on a finalement travaillé tout le cours. En soit c’est fun. Moi je voulais juste m’étirer, pratiquer le yoga oui, me challenger un peu aussi, ok, mais surtout respirer, me poser, prendre le temps de revenir à moi. Ralentir.
Alors en décidant de m’écouter et de me mettre dans la pause de l’enfant (= la pose pour faire une pause), je me suis demandée: A quel moment les studios de yoga sont-ils devenus des lieux yangs (Yang = l’énergie dynamique)? Où sont passés ces espaces où, il me semblait, j’allais pour travailler aussi bien le corps que l’esprit? Etirer les muscles, poser le cerveau et nourrir une recherche intérieure, (sans tomber non plus dans un contexte trop puriste) ?
Et puis les questions suivantes: Où faut-il aller pour vraiment ralentir en ville? Est-ce que notre besoin de ralentir est devenu si inhabituel qu’il n’a plus sa place, même là où il devrait être central ?
J’ai repris le cours, et savouré chaque instant de Savana, avant de remercier la prof qui elle, aucun doute, était top, avant d’aller savourer un café au soleil puis de faire le marché. En mode slow life.
Je continue ma quête du cours parfait, en même temps que mon exploration du slow living dans le monde moderne.
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